En février dernier, l’association Régions de France annonçait signer un partenariat avec le groupe TotalÉnergies et son antenne française.
Notre groupe Écologie et Solidarité, composante de la majorité
au Conseil régional Centre – Val de Loire dénonce et s’oppose à cet accord.
Nous rappelons que la Région Centre – Val de Loire est engagée depuis 2020 dans une action en justice avec quinze autres collectivités territoriales et six associations pour contraindre TotalÉnergies à s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris !
TotalEnergies cherche à masquer son inaction climatique !
Si dans ce communiqué de presse, l’entreprise TotalÉnergies affirme une nouvelle fois « son ambition d’être un acteur majeur de la transition énergétique et d’atteindre la neutralité carbone nette à horizon 2050 », dans les faits, le géant pétrolier en est bien éloigné.
En mai 2022, lors de son assemblée générale, l’entreprise dévoilait son « plan Climat » : au menu, le développement de nouveaux projets fossiles et… une baisse minime de ses émissions de gaz à effet de serre ! Un plan jugé par de nombreux experts incompatible avec l’urgence climatique à laquelle nous faisons aujourd’hui face.
Ce partenariat avec Régions de France semble plus être pour TotalÉnergies une nouvelle occasion d’embellir son image afin de convaincre l’opinion publique de son changement de direction. Mais ces belles paroles se heurtent aux conséquences de giga-projets destructeurs qu’elle développe à l’échelle mondiale, comme c’est le cas, notamment, en Afrique de l’Est, entre l’Ouganda et la Tanzanie, où l’immense projet EACOP, un pipeline de plus de 1400 km, s’annonce dévastateur.
Ces projets mettent en lumière le double discours de TotalÉnergies. Quand ici, l’entreprise cherche à se positionner comme leader de l’énergie verte, à l’échelle mondiale, plus de 70 % de ses investissements se font toujours dans les énergies fossiles.
Quel impact pour la population ?
Dans son communiqué du 1er février, TotalÉnergies annonce également vouloir s’engager avec Régions de France en direction de : « la solidarité territoriale afin de participer à la cohésion des territoires en menant des actions destinées à la jeunesse en particulier la plus vulnérable. »
Touchante déclaration, mais les faits sont tenaces :
> D’après une enquête du magazine l’Obs, datée d’octobre dernier, « ces dix dernières années, Total a touché plus d’argent de l’État qu’il n’a payé d’impôts sur les sociétés en France. Malgré des bénéfices record et sans jamais être inquiété par le fisc. ».
> Un article, publié par l’hebdomadaire Marianne, le 8 février, indiquait de son côté que TotalÉnergies a réalisé en 2022 : « un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars, soit 4,5 milliards de plus qu’en 2021. Le pétrolier a profité à plein de l’explosion des cours du pétrole et du gaz – liés à la reprise économique post-Covid et à la guerre en Ukraine – sans que ces « surprofits » ne soient taxés par le gouvernement français. Certes, Patrick Pouyanné, le P.-D.G. de Total, a mis en place une ristourne à la pompe. Mais cela n’a coûté que 550 millions d’euros. »
A l’échelle de notre Région, le groupe TotalÉnergies soutient financièrement l’école de production de Salbris, un modèle rétrograde d’apprentissage pour les mineurs en décrochage scolaire auquel nous nous opposons systématiquement dans nos votes au Conseil régional.
Le groupe Écologie et Solidarité s’insurge
contre les modèles économiques, sociaux et environnementaux prônés par TotalÉnergies
et refuse ce partenariat en décalage avec les enjeux de l’urgence climatique et sociale
auxquelles les Régions de France doivent apporter des réponses sérieuses.