COMMUNIQUE
Lors des commissions permanentes du Conseil régional du 26 mai et du 16 juin, le groupe Écologie et Solidarité a été le seul à ne pas approuver plusieurs décisions qui concernaient l’aéroport de Châteauroux :
- la subvention annuelle de fonctionnement de 400 000 € ;
- un avenant à la convention de co-maîtrise d’ouvrage pour la construction du hangar aéronautique hangar de 10 000 m2 loué depuis février 2022 à la société VALLAIR (le coût total des travaux financés par la Région s’élève à près de 25 millions d’euros) ;
- un avenant à la convention de financement des aménagements des locaux annexes au grand hangar aéronautique, augmentant de 700 000 € le montant de l’opération ;
- mais aussi un prêt exceptionnel de 3,7 millions accordé à l’entreprise SATYS AFTERMARKET NORD dans le cadre d’une modification du hall H1 du bâtiment n°769 pour la mise en peinture de l’ensemble des avions « Long Range ».
Nous appelons à plus de transparence sur la stratégie
et la charge financière que l’aéroport représente pour la Région.
En effet, au fil des délibérations du Conseil régional, nous faisons le constat que le pari fait par Michel Sapin en 2007 de prendre la responsabilité de cet aéroport n’a pas abouti à une feuille de route claire et concertée. Selon nous, cette feuille de route devrait être centrée sur les activités de maintenance, de recyclage — mais aussi de démantèlement — des avions.
Or, pour des raisons de viabilité, l’aéroport est amené à accepter n’importe quelle activité, parfois au mépris des finances publiques et des enjeux climatiques, ce que nous ne pouvons accepter.
Jusqu’en 2018, les aides publiques accordées à des vols de passagers vers Toulouse, Lyon et Londres ont approché les 150 € par passager !
Plus récemment, à la suite de la diffusion de l’émission « Sur le front » le 24 avril sur France 5, le directeur de l’aéroport de Châteauroux, tout en contestant certains détails, a reconnu publiquement l’existence d’une activité de transport aérien de chevaux vivants depuis les Pyrénées vers le Japon, ces animaux étant abattus dans ce pays pour être transformés en sushis ! Cette activité nous choque pour plusieurs raisons :
- Le transport d’un bout à l’autre du monde d’animaux destinés à la consommation humaine, qui pourraient être élevés là où ils sont consommés, n’est pas acceptable à l’heure du dérèglement climatique et de la nécessité de la relocalisation.
- Le transport d’animaux vivants en avion est une aberration en termes de bien-être animal.
« Le groupe Écologie et Solidarité exige qu’il soit mis un terme à cette exportation de chevaux vivants, qui est en contradiction totale avec les politiques régionales de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de respect du vivant »
Jérémie Godet, représentant de la Région au conseil d’administration de l’aéroport
Par ailleurs, 16 ans après la prise de responsabilité de la Région et à l’heure des révélations sur les graves pollutions des eaux, la réalisation du deuxième bassin de rétention exigé par l’Autorité environnementale pour protéger les captages d’eau potable qui sont juste en aval des pistes n’est toujours pas faite ni même programmée.
« Nous demandons au président de Région et au président de l’Aéroport de s’engager à ce que ce deuxième bassin de rétention soit prévu dans les plus brefs délais ».
Betsabée Haas, présidente du groupe Écologie et Solidarité