Agriculteurs et agricultrices en colère : il est temps d’apporter des solutions solides à leur désarroi

Au sein du Conseil régional Centre-Val de Loire, le groupe Écologie et Solidarité affirme sa pleine solidarité avec la colère légitime exprimée par un très grand nombre d’agricultrices et d’agriculteurs.
Alors que nous dépendons de l’agriculture pour vivre, le travail paysan n’est pas suffisamment rémunéré.

Le gouvernement tente de faire croire que le problème serait les normes environnementales, pour masquer son échec, sa propre responsabilité et le manque d’accompagnement de la profession. 

Depuis des décennies, notre agriculture souffre du libéralisme économique, de la soi-disant auto-régulation des marchés, de la spéculation qui impactent le prix des productions et la rémunération des paysan·nes, favorisant l’agrobusiness et la grande distribution aux dépens des agriculteurs et des agricultrices. 

Depuis des décennies, notre agriculture souffre de la multiplication des traités de libre-échange, qui aggravent la situation en mettant directement nos agriculteur·trices en concurrence avec des pays où la main-d’œuvre agricole est exploitée à bas coût, et où les normes environnementales et sanitaires sont moindres. Nous dénonçons ce « dumping » (ou moins-disant) social, environnemental et sanitaire.

Depuis des décennies, notre agriculture souffre de la course à l’intensification, présentée comme une solution, mais qui s’est avérée mortifère, qui ne profite à presque personne, et qui hypothèque l’avenir de notre agriculture et de notre souveraineté alimentaire en épuisant les sols, en saccageant l’environnement, en asservissant davantage les paysannes et paysans à un système délétère, qui les tue à petit feu et détruit leur santé.

Depuis des décennies, nos familles politiques s’opposent à ces décisions prises tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle européenne.
Nous récoltons aujourd’hui ce qui a été semé par des majorités de droite, conservatrices et libérales en France et au Parlement européen. La transformation agroécologique est aussi nécessaire pour atténuer et s’adapter au dérèglement climatique, dont l’agriculture est une victime majeure, pour endiguer l’effondrement de la biodiversité et pour protéger au mieux la santé et le bien-être des générations futures.

En novembre 2021, la nouvelle politique agricole commune (PAC) a été votée par les eurodéputé·es de Renaissance, de LR et du RN, malgré l’opposition de l’ensemble des élu·es de gauche et des écologistes.
Cette PAC ne distribue pas de façon équitable l’enveloppe des aides publiques. Une fois de plus, ces eurodéputé·es ont montré dans quel camp ils se trouvent et quels intérêts ils protègent.

Nous, élu·es du groupe Écologie et Solidarité, avons des propositions pour accompagner nos agriculteurs et nos agricultrices dans la transition agroécologique de leurs fermes, pour leur garantir un revenu digne, pas seulement basé sur leurs productions, mais aussi sur les services non-marchands rendus en faveur de l’environnement, du bien-être des populations… De vraies solutions existent et certaines sont déjà expérimentées dans les territoires.

Il est grand temps d’agir pour répondre aux nombreux défis que doit relever notre agriculture et au désarroi des paysan·nes.