GAZA : un cessez-le-feu pour construire la paix

Après presque six mois de guerre, la matérialité des crimes israéliens dans la bande de Gaza est indiscutable. Plus de 30 000 Palestinien·nes ont été tué·es, dont 25 000 femmes et enfants. À ceux-ci s’ajoutent la cohorte des orphelins, des blessées et mutilés, et de celles et ceux qui meurent de faim et de soif. Déjà, plus de la moitié des 2 millions de Gazaouis sont confrontés à une situation de faim catastrophique, proche de la famine, le nombre le plus élevé jamais enregistré par l’ONU qui se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié le 18 mars.

Il est difficile de se représenter un orphelin, un enfant mutilé, un enfant opéré ou amputé sans anesthésie, un enfant qui grandit sous les bombes, un enfant qui meurt de faim. Aujourd’hui, dans la bande de Gaza, ils sont des milliers à être les premières victimes de l’horreur.

Le Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT) a déclaré avoir constaté qu’au moins 35 % de tous les bâtiments à Gaza – 88.868 structures – ont été endommagés ou détruits, en comparant les images satellites haute résolution de Gaza recueillies le 29 février avec les images prises avant et après le début du dernier conflit. Hôpitaux, écoles, université, tribunaux, etc. : l’ensemble des services publics de Gaza ont été bombardés. À ces destructions s’ajoutent des dégâts aujourd’hui impossibles à mesurer sur la vivabilité de la bande de Gaza. Sols et sous-sols se retrouvent contaminés pour longtemps par les munitions, les obus, etc. largués par l’armée israélienne sur un territoire d’une superficie comparable à celles des métropoles de Tours ou d’Orléans. Les munitions et sous-munitions qui n’ont pas explosé tueront encore longtemps des civils. Les pollutions du sol, du sous-sol, de l’air, de l’eau, affectent tout ce qui vit encore à Gaza.

La Cour de Justice Internationale évoque un risque génocidaire avéré et somme Israël de permettre l’acheminement d’aide humanitaire à la population de Gaza. Le blocus organisé par Israël viole le droit international et heurte nos consciences.

À l’heure où nous condamnons unanimement les exactions de l’armée russe en Ukraine et sa volonté d’annexion du territoire ukrainien, nous ne pouvons rester silencieux face la destruction unilatérale du territoire de Gaza en dehors du droit de la guerre et des traités internationaux. Le but ouvertement affiché par le gouvernement israélien est de reprendre ce territoire en le nettoyant de ses habitants.

Nous condamnons clairement les horribles attaques du Hamas. Nous condamnons clairement les violations du droit international humanitaire à Gaza.

António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU)

Alors que le gouvernement Netanyahou s’apprête à lancer l’offensive sur Rafah qui constitue le dernier refuge, alors qu’il annonce un nouveau plan de colonisation en Cisjordanie occupée, et alors que les bombardements israéliens au Liban risquent d’étendre le conflit, ce qui se passe à Gaza interroge notre humanité.

Le groupe Écologie et Solidarité au Conseil régional Centre-Val de Loire appelle la France et l’Union européenne à tout faire pour obtenir la mise en œuvre de la résolution en faveur d’un cessez-le-feu votée à l’ONU le 25 mars, ainsi que l’ouverture de négociations de paix.

Il exige également l’arrêt des livraisons d’armements vers Israël.