COMMUNIQUE
Lors de la Commission permanente du Conseil régional Centre – Val de Loire, ce vendredi 22 septembre, la mise en place d’un service minimum dans les restaurations collectives et scolaires des lycées de la Région a été votée, avec les voix des groupes de droite et d’extrême-droite.
Notre groupe Écologie et Solidarité s’est fermement opposé à cette délibération,
tout comme le groupe Communiste et Républicain.
Le texte prévoit dès le premier jour de grève la distribution de petits-déjeuners et de repas du soir pour les internes. Ainsi que des repas froids le midi, avant de proposer dès le 3ème jour, des repas complets adaptés et chauds. Ce qui pourrait s’apparenter à un service quasi normal.
Rien ne justifie que l’on passe par une telle mesure. Il est compréhensible que la Région se soucie du fait que les lycéen-nes puissent déjeuner les jours de rupture du service et il est à saluer qu’à ce jour jamais un seul élève ne s’est retrouvé le ventre vide car les services ont toujours fait en sorte de ne laisser personne sur le bord du chemin.
Pire encore : depuis 2019, de nombreuses réunions de négociations avec les organisations syndicales membres du Comité technique n’ont pas permis d’aboutir à un accord et les représentant·es du personnel ont logiquement émis un avis défavorable. Cette décision a donc été prise sans leur aval. Dans ce contexte, passer en force pour imposer un tel dispositif est pour nous inacceptable car c’est une atteinte au droit constitutionnel de faire grève.
Hôpitaux, écoles, Ehpad et crèches, services postaux et ferroviaires, eau potable, enlèvements des ordures ménagères… : une société se mesure à la qualité de ses services publics et à la qualité au travail de ses agents. A l’heure où les services publics sont rognés de toute part, affaiblir les « lanceuses et lanceurs d’alerte » est une faute politique.
Betsabée Haas, présidente du groupe Écologie et Solidarité
La loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique permet aux collectivités d’initier des négociations avec les syndicats pour un service minimum en cas de grève. Pour autant, ce n’est en rien une obligation légale et il ne tient qu’aux autorités territoriales concernées de choisir de la mettre en place ou non. Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, face à l’impossibilité de se mettre d’accord avec les syndicats, cette règle n’a pas été imposée.
Il est à noter qu’aucune grève liée à une décision régionale n’a, pour le moment, été menée par les personnels de restauration dans les établissements de la Région. Toutes sont survenues dans le cadre de mouvements nationaux, en opposition à des projets gouvernementaux tels que la reforme des retraites.
Ce qui menace le service public, ce ne sont pas ceux qui y travaillent et le font vivre chaque jour,
mais bien ceux qui mettent en place nationalement des politiques d’austérité.