L’Ecole de production de Salbris : la jeunesse mérite mieux

Le groupe Ecologie et Solidarité s’oppose au vote d’une subvention de fonctionnement de 80 000 euros accordée à l’école de production de Salbris ce matin, le 21 octobre, en Commission Permanente, somme qui vient s’ajouter aux précédents versements d’un montant total de 340 000 euros à ce jour, octroyés par la Région Centre – Val de Loire depuis avril 2021.

Les biens que les jeunes produisent sont revendus à des entreprises locales : ces écoles de production font, en fait, travailler gratuitement des jeunes qui devraient être sur les bancs du lycée.
Le comble, ils doivent participer à l’achat de leurs vêtements de travail.

Karin Fischer, conseillère régionale, présidente de la commission « Emploi, formations professionnelles, insertion »

Dès les premières demandes de subventions réalisées auprès de la Région, nous avons dénoncé le fonctionnement de cet établissement qui n’a d’école que le nom.

Des apprentis sans statut

Cet établissement privé hors contrat, cofinancé avec la fondation TotalEnergies, ne s’occupe que d’une vingtaine de jeunes et se voir largement doté d’argent public, tant de la part de la Région que de l’Etat.
Sur son site Internet, l’école de production se vante de former des jeunes en difficultés par l’apprentissage. Or, si les mineurs, dès 15 ans, y travaillent effectivement, ls n’ont ni le statut, ni la protection, ni la rémunération des apprentis.
Tout travailleur doit être rémunéré pour son travail.

Une vision strictement utilitariste

La dimension de formation générale y est fortement limitée, sans commune mesure avec les exigences des lycées professionnels, qui ont pour objectif de former des citoyens éclairés et des professionnels capable de s’adapter à l’évolution des métiers, et pas seulement au type de production attendu par telle ou telle entreprise.
Tout jeune, et en particulier tout mineur, est en droit d’avoir une formation complète. Raisonner en terme strictement utilitariste, c’est manquer cruellement d’ambition pour une jeunesse souven issue de milieux populaires.
C’est une forme de mépris que de penser qu’un travailler manuel n’a pas besoin d’être cultivé ou de comprendre les enjeux du monde !

Des formations qualifiantes en priorité

Nationalement, la jeunesse et les enseignant-es sont monté-es au front pour faire perdurer un modèle d’enseignement professionnel public, émancipateur et humaniste face aux coups de boutoirs réguliers du gouvernement.
L’actualité les met à nouveau sur le devant de la scène. Alors que la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grangjean, a été placé sous la double tutelle du ministère de l’Education et du Travail, la Région doit combattre ces dérives régressives qui affaiblissent une jeunesse malmenée par les crises structurelles qui la frappent et remettent en question le haut niveau de qualification dont nous avons besoin pour faire face aux enjeux écologiques et sociaux.