Le groupe Écologie et Solidarité au Conseil régional soutient la décision de François Bonneau d’aller en cassation pour obtenir le maintien des règles inscrites dans le SRADDET du Centre-Val de Loire, pour toute nouvelle installation de clôtures en forêt, notamment pour les projets situés en Sologne, le poumon vert de notre région, le plus grand site terrestre Natura 2000 de France.
La cour administrative de Versailles a récemment censuré partiellement le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires) adopté lors de la précédente mandature régionale, en supprimant les règles posées par la Région sur les nouvelles clôtures en forêt : la hauteur maximale de 1,20 mètre et les 30 centimètres libres au-dessus du sol, notamment en Sologne.
La lutte contre l’engrillagement de la Sologne a été initiée par les naturalistes dès les années 1980, parce que ces barrières font obstacle aux continuités écologiques. L’enjeu est de protéger la biodiversité, y compris ordinaire, et pas uniquement le gibier. Il est aussi de permettre un libre accès aux promeneurs sur les chemins communaux, un droit que chacun a d’accéder à la nature.
Les obligations que la Région a fixées dans le SRADDET, qui lui valent d’être engagée dans un bras de fer juridique avec le grand propriétaire solognot Benjamin Tranchant, ont été reprises dans la loi du 2 février 2023, dite loi Cardoux, visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels.
Cette loi qui a le mérite d’exister est loin d’être parfaite, ce qui avait conduit les député.es EELV et LFI à s’abstenir sur le texte final. En effet, changer la nature des clôtures à venir sans les proscrire pourra faciliter les flux d’animaux mais ne règle pas le problème d’accès des secours en cas d’incendie, par exemple. Or du fait du dérèglement climatique, les risques de feux de forêt vont augmenter. Le massif boisé de Sologne a ainsi été classé par décret du 6 février 2024 comme particulièrement exposé au risque incendie, sur le Cher, le Loiret et le Loir-et-Cher. Les grillages risquent de ralentir l’intervention urgente des pompiers, tout en condamnant des milliers d’animaux à être brûlés vifs !
Pour autant, chaque avancée est précieuse pour garantir les droits de chacun en Sologne, et non les privilèges de quelques-uns. Nous espérons qu’il s’agira là d’un premier pas avant la mise en place de règles qui permettront de faire renaitre une Sologne ouverte à tous et toutes.
« Au-delà de la lutte contre l’engrillagement, notre groupe dénonce plus largement la privatisation et la forte pression d’intérêts particuliers quant à la gestion de ce territoire, véritable poumon vert que constitue la Sologne. Nous considérons que ce territoire paie une erreur historique commise il y a plus de 20 ans : celle du refus d’un Parc Naturel Régional de la Sologne, qui aurait contribué à protéger toute la biodiversité et qui aurait développé des activités économiques respectueuses de son écosystème »
Betsabée Haas, présidente du groupe Ecologie et Solidarité