Le groupe Écologie et Solidarité au Conseil régional Centre-Val de Loire a découvert avec stupéfaction et indignation la convocation par la police judiciaire de Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire LFI-NUPES à l’Assemblée nationale, pour « apologie du terrorisme », convocation fondée sur une communication officielle de ce groupe le 7 octobre 2023.
Après la répression et la criminalisation du mouvement populaire des Gilets jaunes, après les menaces, les accusations d’écoterrorisme et la répression contre les mouvements écologistes et sociaux, nous assistons maintenant à la criminalisation de celles et ceux qui à gauche appellent à l’arrêt du massacre en cours à Gaza ! Qui sera le suivant ? Il est du devoir de chaque démocrate de dire stop.
Betsabée Haas, Présidente du groupe Ecologie et Solidarité
Cette intimidation contre la Présidente du premier groupe d’opposition à gauche constitue une atteinte grave à la liberté d’expression des députéˑes qui représentent la Nation. Elle sape les fondements de notre société démocratique et s’ajoute à d’autres remises en cause de toute parole de soutien au peuple palestinien au cours des derniers jours :
- Condamnation de Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’UD CGT du Nord, à un an d’emprisonnement avec sursis simple pour « apologie du terrorisme » ;
- Annulations successives, d’abord par l’Université de Lille puis par la Préfecture, d’une conférence à laquelle devaient participer Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon, candidatˑes à l’élection européenne ;
- Convocation de Rima Hassan pour « apologie du terrorisme ».
Cette instrumentalisation politique de la justice légitime un discours de haine contre les partisans de la paix et concourt à la normalisation et à la légitimation des idées d’extrême-droite.
Notre groupe salue le récent rapport mondial d’Amnesty International qui s’inquiète que « la situation des droits humains en France se dégrade. Il y a de plus en plus de remise en cause du droit international et c’est vraiment un mauvais signe pour l’avenir de la France. » Dans notre région, nous avons appris avec horreur l’attaque du logement d’une Chinonaise qui affichait son soutien au peuple palestinien sur sa porte.
Ces attaques contre la liberté d’expression s’inscrivent dans un contexte plus large de remise en cause des libertés publiques par le pouvoir exécutif, de la marginalisation des contre-pouvoirs, du piétinement du Parlement par l’usage du 49-3 et des décrets administratifs.
Tout cela participe dangereusement à l’affaiblissement de notre démocratie
et à la montée de l’autoritarisme.