Nos droits sont en danger. Résistons !

En cette journée de célébration de la prise de la Bastille et de l’abolition des privilèges, il est de notre devoir d’organiser la résistance.
Les droits salariaux, les droits des minorités racisées, les droits des femmes, le droit environnemental, l’indépendance de la justice, les services publics, tout cela est mis en cause par le Rassemblement national. Dimanche 7 juillet, nous redoutions tous le pire. C’est finalement une immense joie, accompagnée d’un très grand soulagement, qui nous ont saisi-es à 20h, à l’annonce des résultats nationaux de ces élections législatives.

Nous, le peuple de gauche, avons été à la hauteur de la gravité de la situation.

Alors que 3 électeurs et électrices de gauche sur 4 se sont reporté-es sur des candidatures non RN, ce n’est pas du tout le cas de la droite. Pas étonnant après les déclarations de Bruno le Maire, d’Eric Ciotti, d’Emmanuel Macron et de bien d’autres sur le « chaos » et « la guerre civile ». Ces partis politiques qui appellent chaos la justice sociale et écologique, chaos la justice fiscale, sont les partis réactionnaires. Pour eux, nous sommes le chaos car leur ordre est celui de la domination des ultras riches sur les travailleurs et travailleuses, des hommes sur les femmes, des blancs sur les autres, des humains sur les non-humains.

Malgré ce « bashing » les élu-es du Nouveau Front Populaire représentent la coalition la plus nombreuse au sein de l’Assemblée nationale, devant les Macronistes et le Rassemblement National avec
174 député-es !
C’est donc, suivant la tradition républicaine, au Nouveau Front Populaire de former légitimement le nouveau gouvernement.

Cette victoire est accompagnée, pour les membres de notre groupe, d’une très bonne nouvelle : notre Région double son nombre de députés rattachés à la coalition de gauche et nous avons collectivement réussi à faire perdre Mathilde Paris, candidate RN à sa réélection. 
Nous avons quatre élus NFP contre, anciennement, deux de la NUPES : 

  • Charles Fournier, réélu dans la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire ;
  • Nicolas Sansu, réélu lui aussi dans la 2ème circonscription du Cher ;
  • Laurent Baumel, de retour à l’Assemblée nationale pour représenter la 4ème circonscription d’Indre-et-Loire ;
  • Emmanuel Duplessy, premier député de gauche depuis près de 40 ans dans la 2ème circonscription du Loiret.

Cette victoire de la gauche unie nous oblige.

D’abord parce que les jeunes nous ont largement plébiscités : il s’agit de construire, en intelligence collective, le monde de demain en alliant les luttes écologiques et sociales.
Ensuite parce que nous sommes désormais la première force à l’Assemblée Nationale grâce à cette campagne incroyable qui a vu de nombreuses personnes s’engager pour la première fois, même si c’est bien le RN qui est le premier parti de France.
Enfin parce que notre Région est un laboratoire actif de la convergence des gauches et que nous avons la responsabilité de montrer que ça marche.

Ainsi, nous avons une responsabilité vis-à-vis des territoires ruraux, des franges urbaines, des territoires en déprise économique. Celle d’une reconstruction écologique de l’économie qui allie réindustrialisation, emploi non délocalisables, formation, économie circulaire, protection des écosystèmes naturels, retour des services de proximité.

Car au-delà du soulagement face aux résultats, lors du second tour ce dimanche, il nous faut regarder du côté de ceux qui ont fait le choix de mettre un bulletin RN dans l’urne.
A l’échelle nationale, le RN et ses alliés « ciottistes » ont obtenus 37,25 % des suffrages au second tour et143 député-es. Le choix des électeurs reflète le clivage et l’incompréhension qui s’installe petit à petit au sein de notre société, la colère et l’abandon que beaucoup ressentent de la part de l’Etat, des services publics, des classes bourgeoises.
Avec humilité, nous devons renouer le dialogue, chercher à répondre aux attentes de celles et ceux qui se sentent oublié-es, les « fachés mais pas fachos », raconter l’histoire des luttes sociales. Le repli identitaire n’est pas une fatalité !

Aujourd’hui, jour de la Fête Nationale, nous célébrons toutes ces luttes et toutes ces victoires : le suffrage universel, l’abolition de la peine de mort pour opinion publique, l’abolition de l’esclavage, la liberté de la presse, la liberté de réunion, la sécurité sociale, les congés payés, le droit de vote des femmes, la semaine des 35h, et tous les autres nombreux acquis obtenus à force de luttes parfois sanglantes.

C’est une journée qui nous rappelle le droit à l’émancipation, l’instruction et l’épanouissement auxquels ont droit chaque être, chaque citoyen et citoyenne, et chaque personne venue d’ailleurs.

» Oui, célébrons ceux qui ne célèbrent pas !
Encore une fois j’aimerais lever mon verre à ceux qui n’en ont pas. « Stromae

Betsabée Haas,
Présidente du groupe Écologie et Solidarité