Paul Watson, protecteur de la biodiversité, doit être libéré. La France doit lui accorder l’asile politique et la nationalité française

VOEU présenté par le groupe Ecologie et Solidarité lors de la session plénière du 7 novembre 2024.

VOEU adopté !


Depuis le 21 juillet 2024, le militant écologiste canadien Paul Watson, fondateur de l’association « Sea Shepherd », engagé depuis 50 ans pour la protection des baleines et de la biodiversité marine, est détenu au Groenland.
Agé de 73 ans, il est sous le coup d’une demande d’extradition du Japon, pour des faits remontant à 2010.

Son arrestation a suscité de nombreuses mobilisations citoyennes, dans notre région comme partout en France et en Europe. Plusieurs municipalités, dont Blois, Bourges et Saint-Jean de Braye, ont déjà témoigné leur soutien à Paul Watson, par exemple en affichant son portrait sur la façade de leur Hôtel de Ville.

Depuis des décennies, Paul Watson vogue sur les océans du monde entier pour protéger les grands mammifères marins, dont les baleines, rorquals, dauphins, afin d’empêcher la chasse d’espèces classées par l’UICN comme vulnérables ou menacées.
Or le Japon ne respecte plus le moratoire sur la chasse commerciale :
ce sont bien ses pratiques de pêche à la baleine, illégales depuis 1986, qui doivent être condamnées sur la base du droit international, et non le combat mené par Paul Watson. A ce titre, la notice rouge émise auprès d’Interpol doit être résiliée car elle n’a aucun fondement juridique.

Les espèces menacées d’extinction sont répertoriées au nombre de 2400 en France métropolitaine. Dans notre région, c’est toute une faune locale qui est en danger : chiroptères, oiseaux dont les hirondelles, pollinisateurs, hérissons, grande mulette ou encore loutre d’Europe. La Région est fortement engagée pour la protection de la biodiversité mais nous savons que les lanceurs d’alerte sont nécessaires pour informer le grand public et mettre le projecteur sur la 6ème extinction qui, sans cela, ne serait l’affaire que de quelques spécialistes. Qui par exemple connaît le sonneur à ventre jaune et le pélobate brun répertoriés par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) comme menacés d’extinction ?
L’ action remarquable de Paul Watson pour la préservation de la biodiversité doit être saluée et il doit être protégé par la France.

De plus, la directive du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2019 protège les personnes travaillant pour une organisation publique ou privée signalant des violations du droit de l’Union européenne portant atteinte à l’intérêt public. Le Danemark, comme premier pays ayant transposé cette directive, s’honorerait à empêcher l’extradition de Paul Watson, qui devrait bénéficier du statut de lanceur d’alerte et de la protection qui en découle. Pourtant le 21 juillet dernier, bien que le Groenland ait acquis les compétences de justice et de police, c’est bien le Danemark qui a demandé l’arrestation de Paul Watson sur le sol de son ancienne colonie.
D’audience en audience, le procureur requiert l’extension de sa détention, maintenant jusqu’au 13 novembre, et refuse d’examiner les preuves de son innocence.

S’il est extradé au Japon, Paul Watson risque un procès à charge, avec des conditions de détention déplorables, comme l’a plusieurs fois dénoncé « Human Rights Watch ».

Le 16 octobre, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, Paul Watson a demandé l’asile politique à la France, où il a des attaches. Le 23 octobre, il a fait une demande de naturalisation.

Si depuis des semaines, le président de la République française a exprimé son soutien à Paul Watson, s’opposant à son extradition vers le Japon, il convient aujourd’hui que la parole soit rejointe par des actes.

En conséquence, le Conseil régional Centre-Val de Loire, réuni en séance plénière le 7 novembre 2024 à Orléans :

  • souligne l’importance de la lutte pour la préservation de la biodiversité en région Centre-Val de Loire et partout dans le monde ;
  • soutient les diverses mobilisations en faveur de Paul Watson qui ont lieu en Centre-Val de Loire ;
  • affichera son soutien à Paul Watson par le déploiement d’une banderole en façade de l’Hôtel de Région à Orléans ;
  • interpelle Madame la Préfète de la Région Centre-Val de Loire sur la nécessité que la République française accorde à Paul Watson l’asile politique en France, ainsi que la nationalité française.