Sauvegarde d’ALVANCE WHEELS

VOEU co-présenté par les groupes Ecologie et Solidarité, Communiste et Républicain, et Socialistes Radicaux et Citoyens, lors de la session plénière du 10 novembre 2021.

VOEU adopté


Ce vœu vise à compléter la déclaration commune des membres de la commission permanente du 15 octobre et les adresses du 5 novembre à Monsieur le Ministre de l’économie, des finances et de la relance et à Madame la Ministre déléguée à l’industrie pour la sauvegarde de l’entreprise Alvance Wheels à Diors, dernière fonderie fabriquant des jantes aluminium de France.

287 emplois directs sont concernés dans l’Indre, mais ce sont aussi des milliers d’emplois qui sont menacés en France dans le cadre des restructurations en cours dans la filière automobile à Châtellerault dans la Vienne, Saint‐Claude dans le Jura, à Caudan dans le Morbihan…

Au lendemain de la COP 26, l’Etat choisit de laisser les groupes Renault et Stellantis, dont il est actionnaire principal, délocaliser leurs productions pour augmenter leurs profits, au mépris des enjeux environnementaux.

Pourtant, les 12 entreprises métallurgiques cotées au CAC.40 ont vu leurs bénéfices augmenter depuis 2019, avec 17 milliards d’€ au premier semestre 2021.

Ce laisser‐faire de l’Etat est insupportable humainement, socialement et économiquement. Au mépris des salariés et de leur savoir‐faire, à contre‐courant des exigences écologiques qui appellent aux circuits courts, les grands groupes industriels refusent encore à ce jour de passer commande dans nos régions et s’en vont exploiter le travail humain dans des pays peu regardant sur les droits sociaux en y délocalisant, en même temps que les emplois, leur empreinte carbone.

Depuis l’adresse de notre Assemblée régionale au Gouvernement, l’Etat a annoncé son engagement à financer les investissements nécessaires à d’éventuels repreneurs pour Alvance Wheels, comme il l’a fait pour les autres fonderies. Cet engagement trouve cependant ses limites par le maintien des sous‐traitants dans le champ de la concurrence libre et faussée et à la merci des intérêts financiers des actionnaires privés de Renault, Stellantis et autres constructeurs donneurs d’ordre.

Au regard des dangers et des enjeux sociaux, environnementaux et civilisationnels posés pour les générations futures, persister dans cette voie serait lourd de conséquence.

Afin de garantir en même temps, une issue positive pour l’ensemble des salariés d’Alvance Wheels, la pérennité et le possible redéveloppement de leur entreprise, mais aussi le maintien et le développement d’une production de la filière automobile locale et économe en carbone, la Région Centre‐Val de Loire propose de travailler à réduire la dépendance de l’activité de production automobile du champ de la concurrence libérale tout en agissant sur la baisse du coût du capital au sein des entreprises de la filière automobile.
Les investissements envisagés, dans des outils de production modernisés, et entrant dans le cadre de ce dispositif spécifique devront se faire en respectant des critères sociaux et environnementaux.

En conséquence, le Conseil régional Centre‐Val de Loire réuni en séance plénière le 10 novembre 2021 à Orléans propose une stratégie économique et industrielle organisée autour de ces axes, ce qui nécessite un double engagement : de la région, comme exposé ci‐dessus et de l’Etat.

  • La Région Centre‐Val de Loire demande à l’État d’assumer sa responsabilité régalienne en faveur des enjeux sociaux, environnementaux et de souveraineté nationale.
    Les fonds publics versés par milliards d’euros aux groupes de l’automobile doivent être réorientés vers le maintien et le développement d’une industrie modernisée, localisée, sociale et écologique pour le futur.
    L’Etat doit peser avec force pour l’intégration immédiate des fonderies sous‐traitantes de la filière automobile au sein des groupes Renault et Stellantis et de fait, obtenir la fourniture de commandes nécessaires aux sites de production situés en France.