Un PNR dans le Sud Berry pour le bien commun, l’émancipation de tous et toutes et l’identité du territoire

Le 14 novembre dernier, un article de la Nouvelle République relayait les positions de certains élus de l’Indre concernant la création d’un PNR Sud Berry. Depuis des mois, ceux-ci n’hésitent à pas manifester ouvertement leur opposition à ce projet.

À l’opposé, nous, élu-es du groupe Écologie et Solidarité, affirmons haut et fort notre soutien au projet de PNR Sud Berry. Cette initiative, portée conjointement par le pays Berry Saint-Amandois et Pays de la Châtre en Berry, est une véritable chance pour l’épanouissement de cet espace de vie, de nature, de culture, d’histoire et d’avenir.

Depuis des mois, un véritable travail de sape est mené par le président de l’Indre, Marc Fleuret désormais rejoint par le président du Cher, Jacques Fleury et le député de la 2ème circonscription de l’Indre, élu de l’opposition au Conseil régional, Nicolas Forissier, alors que ceux-ci affichaient jusque-là une opinion favorable.

Ils reprennent les positions du GAR (Groupe des acteurs de la ruralité), groupe d’opposants au projet de PNR réunissant la Coordination Rurale, le Syndicat des propriétaires privés forestiers, le Syndicat de la propriété privée rurale, la Fédération départementale des chasseurs et le Syndicat des exploitants piscicoles de Brenne.
Leurs reproches tournent toujours autour des mêmes thématiques : une consultation qui ne toucherait pas suffisamment de personnes, un échelon qui ne serait qu’une couche administrative de plus et des coûts insupportables pour les communes et leurs contribuables.

Nos craintes sont bien que cette opposition soit exploitée au profit des intérêts d’une minorité qui verrait d’un mauvais œil plus de démocratie locale.

Car le projet de PNR est bien à l’opposé de ces critiques !

Contrairement aux accusations indiqués, l’écriture à venir de la charte donnera la pleine possibilité à chacun·e de s’exprimer, de participer à un projet commun. Ainsi, tou·tes les habitant·es du territoire pourront choisir de prendre part à sa rédaction, à sa gouvernance, de prendre des décisions qui façonneront durablement ce bassin de vie.

« À la différence d’un parc national, un parc naturel régional ne peut imposer aucune contrainte, que ce soit en matière d’agriculture, de pratiques liées à la chasse ou à la pêche. Chaque action est menée sur la base du volontariat, du contrat, de la convention. Concrètement, un parc, ce sont des moyens donnés en termes d’innovation et de dynamique à des territoires qui ont besoin d’être soutenus. ».

Jean-François Bridet, vice-président du Conseil régional, délégué notamment aux Parcs Naturels Régionaux

Quant à n’être qu’une strate supplémentaire de plus, c’est méconnaitre la dynamique et les bénéfices d’engendrent la reconnaissance de ce label. Ainsi, lorsqu’une commune ou la Région investit un euro dans le fonctionnement du parc, ce sont douze euros qui sont mobilisés par les collectivités partenaires (moyenne nationale).
Si le dispositif de PNR est autant plébiscité dans toute la France, par ceux qui y vivent et par d’autres qui souhaiteraient que leur territoire obtienne ce label, c’est pour les nombreux atouts qu’il engendre. Un parc a un rôle de catalyseur pour soutenir le développement d’initiatives en apportant de l’ingénierie au service des territoires et des projets. Une intelligence collective indispensable pour construire la ruralité, faire face aux défis qui se multiplient : ceux du bouleversement climatique, de l’urgence sociale, de l’emploi, de l’isolement et l’augmentation du nombre de personnes âgées… C’est un outil de résilience pour les communes rurales, mais c’est également un moteur pour ouvrir des espaces de dialogues.
Un PNR est ainsi une caisse de résonnance pour attester des qualités paysagères, patrimoniales, naturels, mais également humaine, gastronomique… tout ce qui fait l’identité d’un territoire et attire des touristes ou même de potentiels nouveaux habitants.

Pour preuve les réussites que représentent les trois autres PNR de la région en termes de dynamisme, de notoriété, d’attractivité, comme ce fut le cas en Brenne, premier PNR en Centre Val de Loire, créé en 1989. Désormais son nom connait une résonnance et une reconnaissance nationales, les expérimentations s’y multiplient. D’ailleurs de nombreuses communes sont sur le point de rallier les trois PNR du Centre Val de Loire dont les périmètres vont bientôt s’agrandir.
Un collectif d’associations et d’élu.es se mobilise dans le Sud Berry depuis longtemps pour soutenir le projet.

À l’inverse, alors qu’un PNR aurait pu le protéger, le territoire de la Sologne est de plus en plus enclavé, aux mains de quelques propriétaires terriens qui choisissent de s’enfermer, de poser ou maintenir des grillages en contradiction avec la loi et l’intérêt de l’ensemble du vivant.

Le Sud Berry ne doit pas devenir une réserve que se partageraient
et gouverneraient quelques puissants tels de nouveaux barons.

Il doit, au contraire, être le reflet de l’ensemble des habitant·es qui le composent, habitant·es des centres urbains, de villages ou en pleine campagne, qu’ils soient ou non propriétaires, exploitant·es agriculteur·trices, chasseur·esses, élu·es, membres d’associations…